jeudi 8 août 2019

Sous les néons épileptiques du vieil asile à la dérive




Sous les néons épileptiques,
Du vieil asile à la dérive,
Les fous hurlaient dans les couloirs
Ils gémissaient, tordus de tics,
Jetaient l'effroi, sec et acide,
Et dans mon coeur, le désespoir.

Les litanies des psychotiques,
Les plaintes vaines, dépressives,
La souffrance et les idées noires,
N'étaient que pire et pathétique.
Muselées par des liens rigides,
Elles coulaient drues sur mes espoirs.

Devant l'horreur, je vomissais.

Je vomissais les murs si hauts,
La fermeté des arrogants
L'impuissance des enchaînés,
Je rêvais d'air, de liberté,
De Vivaldi, de sable blanc,
De papillons et de roseaux.

Ils gloussaient tous, devant ma plage,
Mes pianos et mes violoncelles,
Ils étaient fiers et j'étouffais.

Je laisse les sourds, les indécents,
Sombres et froids, aimer l'hiver.
Pendant ce temps, la nuit tombée,
Je vais marcher avec les fous,
Puis avec eux, loin dans le noir,
Aller chercher de la lumière. 


(Texte et photo : Christophe Malinowski - Il était une fois en psychiatrie)

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